Comédie romantique, thriller, séries dramatiques ou médicales, nous consommons tous régulièrement des séries ou des films. Et j’en fait fièrement partie.

De la Belle au bois dormant sauvée par son prince charmant à Pretty Woman en passant par Suicide Squad ou encore La revanche d’une blonde, à tout âge, nous regardons des séries et des films. Et ces derniers ont une importance clé sur la représentation qu’on se fait de l’image de la femme, de la sexualité ou encore des maladies féminines.

Arrêtons nous un instant et posons-nous une question ? Citez un film qui aborde une scène de sexe qui ressemble à notre réalité ? Vous savez celle où on fait le petit train jusqu’aux toilettes pour éviter d’en mettre partout, celle où on se rappelle de faire pipi pour éviter les cystites ? Mmmmh difficile hein ?
Trouverez-vous un film ou une série où l’on explore la sexualité des femmes qui souffrent de maladie gynécologique ou simplement une série qui évoque correctement l’une d’entre elle, qui montre la difficulté du quotidien ? Vous cherchez encore ?

C’est parce que c’est rare ! Trop rare. 

La représentation de l’endométriose et des maladies féminines dans les films

Une saga, une histoire, une prise, une utopie. Voilà comment nous pouvons résumer le 7° art.

Ce dernier est inexorablement ancré dans nos vies et nos quotidiens depuis de nombreuses années. Les synopsis des films et des séries dont nous sommes les plus grands fans, nous entrainent dans une pseudo réalité à l’instar de la nôtre, qui est tout autre…

Nous suivons les aventures de nos héros favoris dans les films et dans les séries, épisode après épisode.
Pourtant les séries ou films qui évoquent les maladies féminines ou l’infertilité se comptent sur les doigts de la main. On peut en effet citer l’épisode 10 de la saison 18 de Grey’s Anatomy ou encore la saison 3 de la série française Plan Coeur.

Mais avez-vous déjà vu votre héroïne préférée être confrontée à l’endométriose et à toutes ses complications ? La réponse est non et c’est bien dommage.

Certes toutes les productions cinématographiques ont un but en commun ; nous déconnecter de notre quotidiens et de nos tracas le temps d’un film, d’un épisode, d’une vidéo. Mais, ne sont-ils pas aussi un certain reflet de notre société ? Ne sont-ils pas le prisme de notre réalité ? Ne se basent-ils pas sur nos vies, nos quotidiens, pour conter une nouvelle histoire ?

Les maladies féminines, l’endométriose sont l’une des réalités auxquelles nous pouvons faire face. Et pourtant, rien…

La maladie n’y apparaissant pas, la sensibilisation ne se fait pas.

Oui, parce qu’au-delà de mettre en image une certaine réalité, le grand comme le petit écran sont aussi présents pour permettre la sensibilisation. Faire exister les maladies féminines dans les scénarios des films et séries permettent une plus grande visibilité de la maladie, de ses conséquences, de la difficulté du quotidien des femmes mais également de briser les tabous et la solitude qui entourent ses maladies.

Mais non, on préfère encore aujourd’hui sexualiser les corps de nos héroïnes qui se présentent encore trop souvent dévêtues, on préfère montrer une sexualité qui correspond à nos injonctions sociales ou deux corps font du frotti-frotta ou encore nous montrer un homme fort venu sauvé la jeune fille vulnérable.

Vous allez me dire que j’exagère, peut-être un peu, mais si les choses changent, évoluent, cet aspect du cinéma reste encore trop souvent représentatif d’une majorité des oeuvres.

Et la sexualité à l’écran, on en parle ?

L’endométriose, comme vous le savez, touche tous les aspects de la vie des femmes et notamment la sexualité !

D’ailleurs, voilà encore un point à aborder : la sexualité vu au petit écran.

Le sexe, c’est vendeur. Mais fait-on réellement l’amour comme à la télé ? Non !

On constate que les relations sexuelles sont au programme de la majorité de nos films et séries. Cependant, on remarque souvent que les relations qui unissent deux personnages évoluent bien plus rapidement que dans la réalité. En quelques minutes, nous pouvons passer de deux personnages qui ne se supportaient pas initialement à un plan séquence sur ces deux amoureux en pleine action à l’arrière d’une voiture.
Alors bien sur, nous, spectateurs aguerris, comprenons cette ellipse volontaire mais inconsciemment cela altère toujours notre image des relations.

Sans oublier les plus jeunes : comprennent-ils qu’une prise ne représente pas une vie ?

J’en ai moi-même été interpellée. Etant une grande cinéphile me perdre sur la toile et découvrir de nouvelles séries rythme mon quotidien. Et ces représentations faussées des relations, de la sexualité ou de l’image de la femme m’ont poussé à écrire ses quelques lignes.

Une prise n’est pas une vie

Nous sommes tous confrontés aux écrans, vous, moi, nous ainsi que nos cadets. Ils y tombent de plus en jeunes et sont rapidement pris dans les filets des séries. Ils se font une idée biaisée de la relation intime entre deux personnes. Cette représentation qu’ils se forgent à l’aide de ces scènes, est l’une de leur première conscientisation de ce que peut être la sexualité.

Le cinéma peut dès lors devenir une source d’information et de sensibilisation auprès de chacun d’entre nous. Le champ des possibilités est vaste et infini, le cinéma ou plus généralement le 7° art peut aborder n’importe quel sujet.

Alors, je me pose la question, pourquoi ne pas explorer la sexualité comme nous la vivons, faites de ratés, de rires, de pauses pipi ou encore évoquer des maladies pour ainsi prévenir les plus jeunes ou du moins montrer une réalité qui touche de plus en plus de femmes ?

Lorsque nous regardons une série ou un film, nous sommes dans un schéma passif. Nous retenons 50% de ce que nous voyons et 30% de ce que nous entendons. Le monde cinématographique peut véritablement endosser le rôle de relais d’informations. Il peut être dès lors une source de sensibilisation à grande échelle.

Pour ne citer qu’un chiffre, nous reprendront la moyenne des téléspectateurs de Grey’s Anatomy en France : 3 500 000. Ce sont donc pas moins de 3 500 000 personnes qui ont été touchées par la scène de diagnostic de l’endométriose, certes rapide et un peu faussée mais qui permet de parler des maladies féminines dans le cercle intime de la famille.

Les séries et les films, c’est aussi une façon d’aborder des sujets en famille et sans tabou. Et après tout, c’est par la parole que nous démystifions les tabous. Alors pourquoi ne pas ouvrir une conversation sensible sur la sexualité, le consentement ou encore les maladies avec un film ou une série ! Je vous le dis, c’est facile, il suffit juste de se lancer et d’apporter un peu de pop corn.

Marjorie Herman

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